Homélie du deuxième dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 3 avril 2015
Dimanche de la miséricorde
Textes bibliques : Lire
Ce deuxième dimanche de Pâques est pour nous celui de la divine miséricorde. Cette fête a été instituée par Jean-Paul II à l’occasion de la canonisation de Sœur Faustine. Heureuse coïncidence : le Pape François a annoncé la convocation d’une Année Sainte de la Miséricorde. Elle commencera le 8 décembre 2015, solennité de l’Immaculée Conception, et s’achèvera le 20 novembre 2016, en la fête du Christ Roi. Les lectures bibliques de ce dimanche nous montrent à quel point notre Dieu est miséricordieux.
La première lecture est extraite du livre des Actes des Apôtres. Elle nous montre des communautés chrétiennes qui ont accueilli cette miséricorde du Seigneur. Leur rencontre avec lui a totalement changé la vie de ces gens. Ils comprennent qu’ils sont appelés à devenir une communauté de partage, de prière et de découverte de Dieu. Il s’agit pour nous de créer des formes de fraternité et de solidarité. Par notre vie et nos actes, nous voulons annoncer le Royaume parfait que Dieu veut susciter en répandant son Esprit d’amour. Cette miséricorde dont nous bénéficions est offerte à tous les hommes du monde entier.
Dans la seconde lecture, saint Jean veut nous ramener au cœur de la foi au Christ. La foi renouvelle radicalement notre vision du monde. Elle nous fait tout voir à la lumière de cet amour qui s’est manifesté en Jésus. C’est en regardant sa croix que nous commençons à comprendre. Ce monde que Dieu a tant aimé, nous devons l’aimer nous aussi. Si nous aimons Dieu, nous devons aimer aussi tous nos frères. C’est un combat de tous les jours contre les forces du mal. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas. Saint Paul nous dit que rien ne peut nous séparer de son amour.
Avec l’Évangile, nous sommes plus que jamais dans la miséricorde de Jésus. En ce premier jour de la semaine, il rejoint ses disciples. Il les trouve calfeutrés, verrouillés, enfermés à double tour. Jésus n’a pas pu se défendre. Ils ne peuvent donc plus compter sur lui. Ils s’attendent maintenant à subir le même sort que leur Maître. Ils cherchent donc à se faire oublier. En raison du danger qui les menace, ils évitent d’aller se promener en ville.
Ce danger est toujours actuel : comment affronter les moqueries d’un monde qui se croit intelligent, d’un monde qui attaque Dieu, l’Église, le pape, les chrétiens ? Nous voyons bien qu’il n’est pas facile de vivre sa foi dans le monde d’aujourd’hui. La tentation est grande de se replier dans des petits ghettos et de rester entre nous. C’est ainsi qu’on essaie de tenir devant l’orage. Nous nous trouvons vite désemparés dans ce monde étranger au message de la foi. Comment ne pas penser que dans cet océan d’indifférence, il n’y a plus rien à faire.
Mais en ce jour de Pâques, le Christ nous rejoint pour nous libérer de cette peur. Il invite ses apôtres à sortir et à partir en mission : “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.” Ses premières paroles sont un message de paix. Cette paix du Christ, le chrétien en est porteur pour ses frères : “Allez dans le monde : devenez l’espérance des hommes” (Pierre Chrysostome). Nous sommes également appelés à devenir des porteurs d’amour. François Mauriac disait : “Le jour où vous ne brulerez plus d’amour, d’autres mourront de froid.” Cet amour va jusqu’au pardon. Tout chrétien est instrument de la miséricorde de Dieu. S’adressant aux Ephésiens, saint Paul écrivait : “Pardonnez-vous mutuellement comme Dieu vous a pardonné dans le Christ”.
Il nous reste le cas de l’apôtre Thomas le retardataire. Ce n’est pas à lui qu’on fera croire ce qu’il n’a pas vu. Ce qu’il a vu, c’est Jésus crucifié et enfermé dans un tombeau. Mais le Christ ressuscité ne manque pas d’humour. Pour répondre à sa demande, il invite Thomas à s’approcher et à toucher ses plaies. Mais ce dernier n’en a pas eu besoin. Il va même plus loin que ses amis car il a été le premier à reconnaître en Jésus “Mon Seigneur et mon Dieu”. C’est la rencontre et la Parole de Jésus qui provoquent la profession de foi de l’incrédule. Nous aussi, comme ce disciple, nous aimerions avoir des preuves. Mais le Seigneur ne cesse de nous rappeler ces paroles : “Heureux ceux qui croient sans avoir vu.” Alors, quitte à être comme l’apôtre Thomas, soyons-le jusqu’au bout ; et que son aventure soit la nôtre.
En ce dimanche, nous te prions, Seigneur : rends-nous plus disponibles à la force de la foi. Sois avec nous pour que nous soyons plus courageux dans le témoignage. Garde-nous plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”. Amen
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot), homélies pour l’année B (A Brunot), lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), L’Évangile au présent (D. Sonet)
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Merci de cet effort que vous faites régulièrement pour nourrir d’avance notre méditation avec des homélies de qualité. Nous espérons que tous les chrétiens qui en prennent connaissance y tirent des fruits et y découvrent la profondeur. Nous vous en souhaitons plein succès, et que la lumière du Ressuscité vous illumine. Joyeuse fête de Pâques!
Merci abbe
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“Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu”. Il dit : mes frères. Jésus se fait proche de nous. Membres de la même famille, la famille de Dieu. Hier c’était Matthieu, aujourd’hui, c’est Jean qui emploie le même mot : frères du Christ.
Nous avons une grande responsabilité envers Dieu et envers nos frères. Les premiers croyants, l’ont bien compris puisqu’ils ont su partager, mettre tout en commun.
“Ils avaient un seul coeur et une seule âme”.
Tous les textes de ce dimanche, nous interpellent. Ils nous invitent à un changement radical de vie. Puisque Dieu est bon et miséricordieux, qu’il nous pardonne et nous remet nos fautes, nous aussi, nous devons aimer et pardonner. Etre à l’écoute de nos frères, nous sentir responsable du bien de tous.
Jean nous dit : “Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu”. Si on croit qu’on est né de Dieu, ne soyons pas craintifs comme les apôtres, ne nous enfermons pas dans nos églises, dans nos chapelles ! Allons dire au monde entier que Dieu est notre Père et qu’il nous aime.
Ne soyons pas incrédules comme Thomas, mais croyants, allons apporter la paix à notre monde qui en a tant besoin. Il y a tant de haine meurtrière, tant de souffrance, tant d’injustices.
Que notre joie d’être enfants de Dieu nous pousse à aller à la rencontre de l’autre et chantons avec le psalmiste : Rendons grâce au Seigneur : Il est bon ! Eternel est son amour !
merci pour ce bon travail.
Je l’utilise chaque semaine à la prison: extra.
ps Franca
petite sœur de l’Evangile du Père de Foucauld
Bonsoir Révérend Père,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt cette homélie. Je suis un fidèle chrétien catholique, membre du comité des lecteurs (groupe de la liturgie) de ma Paroisse (Saint Michel de Toumodi en Côte d’Ivoire). Je suis souvent désigné pour rédiger des monitions de lectures. Je m’inspire de vos homélies pour élaborer mes propositions de monitions de lectures. Je vous encourage à poursuivre avec le secours de la grâce du Seigneur.
Merci infiniment pour vos commentaires. ce sont de bonnes réflexions qui nourrissent ma vie spirituelles.
tous mes encouragements,
Luc, (Togo)
Comme Franca, la petite soeur de l’Evangile, moi aussi j’utilise vos réflexions pour préparer chaque semaine l’homélie à la prison à l’intérieur de la République Démocratique du Congo. Merci beaucoup, Abbé Jean! Père Ivo, missionnaire cicm.